Il y a des mots qui sonnent comme des Graal*, des fétiches, des entités incertaines et sans doute un peu magiques avec, comme il se doit, une double face (maléfique/bénéfique) dont le destin obéit à des lois inaccessibles aux simples mortels. Le « business plan » en fait partie dans le monde des wannabe entrepreneurs et autres aspirants chefs d’entreprise.
Grosso modo, pour résumer ce que j’ai compris, c’est du storytelling. Il faut raconter une histoire et essayer de faire rêver. Mais le rêve doit être bien raconté et pour cela, dans ce monde-là, il faut des chiffres.
Et ces chiffres, ils passent par des notions comptables. Et c’est par là que nous avons commencé. On m’avait appris à raconter des histoires avec des mots, des photos, du son, des vidéos. Je vais maintenant devoir apprendre à raconter des histoires avec des chiffres.
Pour l’instant, c’est juste le début, je ne sais même pas encore dire « il était une fois » en langage « business plan« , mais promis, je vais m’accrocher.
Je n’ai pas été le seul à être confronté à l’épreuve du storytelling chiffré. Agnès Maillard, sur le blog Monolecte a subi également l’épreuve du feu: do you speak business plan? Sa réponse, négative, l’a plongée dans une perplexité infinie et (limite) délétère.
Thierry Crouzet s’interroge également, mais sur un plan plus moral je dirais, sur la possibilité de vivre de ses écrits sur le web.
Narvic, pour sa part décortique les options qui pourraient se retrouvrer dans un business plan (on dit aussi plan d’affaires en français, mais apparemment personne ne l’emploie de ce côté-ci de l’Atlantique-Nord):
- l’édition (écrire des livres au risque de la cannibalisation du blog par le bouquin, ou le contraire)
- la pub (mais elle ne suffit pas loin de là)
- le marketing éditorial (créer du contenu en visant une cible marketing mais c’est peu enthousiasmant)
- solliciter des dons (ne semble pas viable pour beaucoup de blogueurs)
- être salarié d’un gros site qui héberge son blog (modèle relativement opaque à l’heure actuelle)
Pas de martingale ou de recette secrète en vue. Je continue de creuser et je travaille mon plan comptable général en attendant (c’est du vocabulaire pour raconter les histoires chiffrées).
*Je ne sais pas si on peu dire DES « Graal ». Il n’y a qu’un Graal. J’attends vos lumières sur ce point.