– Ah oui, alors maintenant tu es autoentrepreneur, c’est ça?
– Euh, non
– …
– L’idée, c’est journaliste et entrepreneur.
– C’est pas ce que je viens de dire ?
– …
– …
– Non.
Cet échange n’a pas eu lieu, mais il aurait pu. Depuis la naissance de ce blog, les mêmes questions reviennent sans cesse autour de la question du journalisme et du statut d’autoentrepreneur.
Disons les choses simplement et calmement: il est IMPOSSIBLE d’être légalement journaliste ET autoentrepeneur.
Ce qui ne veut pas dire que la tentation n’existe pas chez certains employeurs d’imposer ce statut à leurs pigistes comme le rappelle fort opportunément cet article de Frédérique Roussel dans Libération.
Depuis le 1er janvier 2009, le statut d’autoentrepreneur permet d’avoir une rémunération à côté d’une activité principale pour un chiffre d’affaires allant jusqu’à 32 100 euros par an. Au départ, la liste du ministère qui énonçait les professions libérales pouvant prétendre à ce régime intégrait le journalisme. Les syndicats de la profession ont rappelé au ministre Hervé Novelli que le code du travail impose au journaliste indépendant et au pigiste d’être salarié, et qu’il ne relève pas du libéral.«Le journaliste est salarié par nature», répond-on aujourd’hui au ministère, qui l’a rayé de la liste.
Etre journaliste et entrepreneur, c’est donc se préoccuper de développer économiquement son activité en utilisant un autre statut que celui d’autoentrepreneur: EURL, SARL, SAS, par exemple.
PS. Concernant l’intérêt et les dérives du statut d’autoentrepreneur, jetez un oeil sur le blog d’un étudiant que j’ai eu le plaisir d’accompagner dans son projet de fin d’études de l’école de journalisme de Sciences Po: Jean-Baptiste Chastand pour Profession: autoentrepreneur