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The New York Times Co

Le fonds d’investissement qui pense que miser sur les médias indépendants c’est éthique et rentable

Un blog, ça sert à ça également. A des rencontres inattendues. Patrice Schneider (Québécois exilé en Suisse) est venu sur ce blog et m’a laissé un message pour me parler de son boulot: il est directeur du développement d’une structure qui investit dans les médias indépendants de pays où la démocratie est fragile voire inexistante. Et ça rapporte de l’argent. Comment fait-il ? C’est l’objet de ce billet de l’expliquer.

Patrice Schneider est l’un des membres de la petite équipe permanente (8 personnes) de MDLF (Media Development Loan Fund). Au départ, c’est une ONG (qui aurait dû s’appeler Media Bank) montée  en 1995 dans la foulée de la chute du mur de Berlin par un ancien rédacteur en chef de B92 (la radio serbe indépendante du temps de Milosevic), Sasa Vucinic. Notre homme a croisé la route du milliardaire philanthrope George Soros qui décide de mettre 500 000 dollars dans le projet sans vraiment y croire. Le gouvernement suédois mettra la même somme à la disposition de l’ONG. Le projet peut être lancé.

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Christian Science Monitor : le grand saut en ligne

Le 27 mars 2009, le dernier exemplaire d’un quotidien américain de référence sortait de l’imprimerie. Le Christian Science Monitor cessait d’être un journal papier pour devenir une entreprise d’information diffusée sur internet, accompagnée d’un magazine hebdomadaire. Cette transformation a été décidée en raison des pertes croissantes du titre qui avaient fini par atteindre plusieurs dizaines de millions de dollars par an.

John Yemma, le patron (editor) du Christian Science Monitor (Photo: Melanie-Stetson-Freeman / CSM)

Une interview téléphonique réalisée en mai dernier avec John Yemma, patron (editor) du média depuis 2008, permet d’y voir plus clair sur les modes de fonctionnement du Christian Science Monitor depuis l’abandon du papier comme canal de diffusion principal.

Economiser, encore et toujours

Du haut de son siècle d’histoire, le Monitor est un vétéran de l’information par rapport aux médias français.

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Spot.us : réinventer le financement du journalisme

Spot.us (littéralement « remarquez-nous ») est né des idées de David Cohn, un jeune journaliste ayant participé aux premières expériences de crowdsourcing avec Jay Rosen, et des fonds du Knight News Challenge, qui accorda 340 000 dollars au projet en 2008. Le site jouit d’une popularité peu commune, lancée en partie par un article du New York Times en août 2008.

David Cohn (Photo: cvconnel via Flickr)

Le site Spot.us permet aux journalistes indépendants qui le souhaitent de proposer un article qu’ils veulent réaliser. Ils y listent leurs besoins et demandent au public de bien vouloir les financer. L’interface doit permettre aux communautés de s’organiser pour financer les enquêtes que les médias traditionnels ne peuvent plus se permettre. La réalisation la plus impressionnante reste une enquête sur l’archipel de déchets du Pacifique nord parue en 2009 au terme d’une collecte de 6 000 dollars auprès des internautes.

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Demotix: agence photo 2.0 et «mégaphone» pour journalistes freelances

Créée il y a un peu plus d’un an, Demotix est une agence photo d’un nouveau genre. Elle a a su utiliser les ressources d’internet sans abandonner les fondamentaux du journalisme. Demotix revendique aujourd’hui une communauté de 15 000 membres dans plus d’une centaine de pays et plus de 200 médias comme clients des images produites. Lorsqu’une image est vendue la moitié du prix revient au photographe et l’autre moitié à Demotix.Focus sur une entreprise qui n’a pas peur de l’avenir.

De Londres – Au royaume très fermé de la photo de presse, il y a les mastodontes Reuters, Associated Press ou encore l’AFP. Il y a aussi les photographes stars et les agences prestigieuses, Magnum en tête. Et puis il y a Demotix, le petit nouveau qui bouscule les règles du jeu depuis le début de l’année 2008.

Les règles, Turi Munthe, le PDG de cette jeune société les connaît. Longtemps journaliste, il a collaboré à nombre de publications prestigieuses. Mais pour lui, « le vieux modèle [économique, ndlr] est cassé ». Les grands journaux ne peuvent plus se payer de coûteux bureaux à l’étranger. Fini également, les correspondants permanents, voire certains envoyés spéciaux. Pourtant, et c’est là tout le paradoxe des médias aujourd’hui selon le jeune dirigeant, le nombre de personnes capables de rapporter de l’information n’a jamais été aussi grand.

En Une du New York Times pendant la crise iranienne

Turi Munthe, patron-fondateur de Demotix.com

Il a ainsi eu l’idée de mettre en relation ces personnes, qu’elles soient photojournalistes de profession ou amateurs (éclairés) avec les grands médias. « Nous fonctionnons comme un mégaphone pour freelances », explique-t-il du haut de la tour qui héberge la jeune entreprise à Notting Hill. Là, autour de tables à tréteaux, une dizaine de personne scrutent les centaines de photos chargées sur le site chaque jour par ses « contributeurs ». Les meilleures sont ensuite sélectionnées et vendues aux grands médias du monde entier : New York Post, Wall Street Journal, The Guardian,… mais aussi Le Figaro et Le Monde en France.

Pour se démarquer de ses grands rivaux, Reuters et AP, Demotix met en avant sa communauté internationale. En hébergeant à la fois le travail de journalistes occidentaux et « locaux », il pense pouvoir apporter un aperçu plus complet, plus réaliste, d’une information.

La plate-forme accueille en effet des photographes basés dans des pays où les journalistes occidentaux ont des difficultés à travailler, voire en sont complètement empêchés. Ainsi, l’année dernière en Iran, Demotix a longtemps été la seule agence capable de proposer des informations fiables, grâce à ses contributeurs sur place. Ses photos ont ainsi été choisies plusieurs fois pour faire la couverture du New York Times pendant le mois de juin.

Gardiens de l’information

Pour Turi Munthe, Demotix n’est pas seulement une agence photos. Son entreprise se place au cœur d’une révolution de l’information qui a déjà commencé. «Dans le futur, les grands journaux vont surtout avoir un rôle de gardien de l’information, ils deviendront des plateformes de publications pour une armée de journalistes-entrepreneurs, qui manieront toutes sortes de supports différents », estime-t-il.

C’est donc logiquement que Demotix a lancé sa plateforme vidéo il y a deux semaines, des projets pour accueillir des articles écrits sont en cours, tout comme la création de versions du site en espagnol, arabe ou français. D’ailleurs, pour cette dernière, Turi Munthe lance un appel, si quelqu’un serait intéressé par le projet, qu’il se fasse connaître !

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