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Expérience

La BBC au régime, elle pèse trop lourd sur le web britannique

Premier site d’information du Royaume-Uni, la BBC est un empire qui regroupe divertissements, documentaires, magazines et, bien sûr, information. Ces dernières années, elle a concentré ses efforts sur le développement numérique. Mais il semble que son succès dérange, à tel point que décision a été prise de tailler largement dans la masse.

Entrée du siège historique de la BBC à Londres (Photo: Redvers via Flickr)

Certaines réussites dérangent. C’est le cas de la BBC. Son succès dans le domaine de l’internet est tel qu’elle déséquilibre l’ensemble du web britannique par la place immense qu’elle est parvenue à occuper en l’espace d’une douzaine d’années. C’est en tout cas le reproche que lui font les libéraux aiguillonnés par les sites « commerciaux » qui peinent à suivre la cadence numérique imposée par la vénérable beeb, comme on la surnomme.

S’étonnant de cette réussite en 2006, le très libéral Financial Times se demandait comment une « entreprise bureaucratique financée par l’Etat et vieille de 80 ans » était parvenue à se hisser au premier rang des entreprises européennes du secteur de la communication et des nouvelles technologies dépassant de loin en audience, en innovation et en qualité les groupes privés les plus puissants et les start-ups les plus prometteuses.

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Congo Blog Ba Leki : réinventer le journalisme et son économie au Congo

Né d’un blog en 2005, le projet Congo Blog Ba Leki animé par Cédric Kalonji est devenu un média avec une rédaction de 8 journalistes et 5 dessinateurs de presse disséminés à travers ce pays grand comme quatre fois la France. Objectif : renouveler le journalisme tel qu’il se pratique dans le pays. Nécessité : trouver des ressources économiques au delà des subventions qui ont permis au projet de voir le jour.

Déclaration d’intérêt: Cédric Kalonji, dont il est largement question ici, est un ami. Nous avons collaboré à RFI pour l’Atelier des médias et nous avons imaginé ensemble Mondoblog (une plateforme pour 100 jeunes blogueurs francophones directement inspirée de son expérience).

Créer un média en République démocratique du Congo lorsque l’on n’est ni homme d’affaires, ni homme politique tient quasiment du miracle ou du concours de circonstances.   Au début des années 2000, le développement des blogs et le raccordement à internet de Kinshasa ont permis à Cédric Kalonji de se lancer dans l’aventure.

Cédric Kalonji (Photo: Etienne Deschaseaux / Le Blog à Papa)

Au départ, l’étudiant en informatique se passionne pour les nouvelles technologies et il décide de frapper un jour à la porte de Radio Okapi (la radio des Nations unies dans le pays) pour y proposer une émission sur les usages du web. Il convainc et débute sur les ondes.

Un regard bienveillant sur la débrouille quotidienne des habitants du pays

Rapidement, profitant d’un accès privilégié au Net, d’un appareil-photo et d’un badge « Nations Unies » qui lui permet de se déplacer plus facilement dans ce pays grand comme quatre fois la France, Cédric Kalonji crée un blog en septembre 2005. Il y publie de courts textes et surtout des photos de la vie quotidienne; une petite révolution dans un pays où le souvenir de l’interdiction de photographier dans la rue (en vigueur sous le règne de Mobutu) reste très vivace.

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Christian Science Monitor : le grand saut en ligne

Le 27 mars 2009, le dernier exemplaire d’un quotidien américain de référence sortait de l’imprimerie. Le Christian Science Monitor cessait d’être un journal papier pour devenir une entreprise d’information diffusée sur internet, accompagnée d’un magazine hebdomadaire. Cette transformation a été décidée en raison des pertes croissantes du titre qui avaient fini par atteindre plusieurs dizaines de millions de dollars par an.

John Yemma, le patron (editor) du Christian Science Monitor (Photo: Melanie-Stetson-Freeman / CSM)

Une interview téléphonique réalisée en mai dernier avec John Yemma, patron (editor) du média depuis 2008, permet d’y voir plus clair sur les modes de fonctionnement du Christian Science Monitor depuis l’abandon du papier comme canal de diffusion principal.

Economiser, encore et toujours

Du haut de son siècle d’histoire, le Monitor est un vétéran de l’information par rapport aux médias français.

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Allafrica.com: agrégateur d’infos africaines depuis l’an 2000

Avec deux millions de visiteurs uniques par mois, allafrica.com est le principal média africain en terme d’audience sur le web, ce qui lui a valu d’être choisi par Barack Obama pour une interview exclusive à la veille de sa première visite officielle en terre africaine. L’entreprise agrège le contenu des journaux du continent et le distribue sur le web tout en développant d’autres activités (vente de technologies et gestion de projets web pour des organismes philanthropiques). Co-fondateur et cheville ouvrière d’allafrica.com, le Sénégalais Amadou Mahtar Ba marche, à sa manière, dans les pas de son oncle qui fut directeur général de l’Unesco.

Amadou Mahtar Ba, le PDG d'allafrica.com

Les bonnes idées viennent souvent de loin. L’entreprise allafrica.com n’échappe pas à la règle. Né en 2 000, le plus grand diffuseur d’informations africaines à travers le monde plonge ses racines loin dans l’histoire et la généalogie de son initiateur, Amadou Mahtar Ba.

Pour comprendre allafrica.com, il faut remonter aux années 1970. A cette époque, au Sénégal, le jeune Mahtar  suit à distance les «aventures» de son oncle dont il porte le prénom et qui dirige l’Unesco. Au poste de directeur général de l’organe de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture, Amadou Mahtar M’Bow mène le combat pour un Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (Nomic).

Faire entendre la voix de l’Afrique

L’enjeu est simple: les pays du Sud (on dit encore du «tiers monde») qui viennent de se libérer de la colonisation n’entendent pas se faire submerger par les médias occidentaux et subir une nouvelle forme de colonisation douce (que l’on appelle pas encore «soft power»). L’oncle du jeune Mahtar est à la pointe de ce combat diplomatique épique qui conduira les États-Unis à quitter l’Unesco en 1985.

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Spot.us : réinventer le financement du journalisme

Spot.us (littéralement « remarquez-nous ») est né des idées de David Cohn, un jeune journaliste ayant participé aux premières expériences de crowdsourcing avec Jay Rosen, et des fonds du Knight News Challenge, qui accorda 340 000 dollars au projet en 2008. Le site jouit d’une popularité peu commune, lancée en partie par un article du New York Times en août 2008.

David Cohn (Photo: cvconnel via Flickr)

Le site Spot.us permet aux journalistes indépendants qui le souhaitent de proposer un article qu’ils veulent réaliser. Ils y listent leurs besoins et demandent au public de bien vouloir les financer. L’interface doit permettre aux communautés de s’organiser pour financer les enquêtes que les médias traditionnels ne peuvent plus se permettre. La réalisation la plus impressionnante reste une enquête sur l’archipel de déchets du Pacifique nord parue en 2009 au terme d’une collecte de 6 000 dollars auprès des internautes.

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En Ukraine, un site fait du journalisme sans journaliste

Depuis l’échec de Skoeps.nl, celui de Backfence ou les difficultés de Oh My News , les expériences de journalisme collaboratif se sont principalement heurtées à 3 écueils :

  • les contenus produits ne dépassent pas le niveau des discussions de comptoir;
  • les contributeurs, poussés par un besoin de pages vues, choisissent des thèmes populaires au détriment de la pertinence journalistique (voir à ce propos Des articles rémunérés selon leur performance publicitaire);
  • les coûts associés à la structure ne lui permettent pas de survivre.


Pourtant, en Ukraine, un site réussit à surmonter ces obstacles depuis 6 ans. HighWay a démarré sous l’impulsion de Sergii Danylenko, qui souhaitait sincèrement améliorer la qualité du paysage médiatique du pays. Comme dans toutes les régions ayant encaissé 70 ans d’Union Soviétique, l’Ukraine des années 1990 partait sans aucun héritage journalistique. Les normes éthiques y étaient clouées au plancher, comme l’a joliment raconté Andrei Kurkov dans le best-seller La Mort et le Pingouin , où la mafia règle ses comptes en achetant des journalistes.

La situation a peu évolué depuis. Les oligarques entretiennent toujours leurs propriété médiatiques avec attention, le meilleur exemple restant Valery Khoroshkovsky , à la tête du plus grand groupe média du pays, Inter Media, et des services de sécurité de l’Etat! Certaines initiatives tentent néanmoins de donner un premier souffle au journalisme ukrainien, la plus célèbre d’entres elle étant l’Ukrainska Pravda , dont le fondateur a payé l’indépendance de sa vie.

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The Independent doit régler un problème de taille

Petit Poucet de la presse quotidienne britannique, The Independent doit composer avec un problème de taille évident. Loin des rouleaux compresseurs que sont la BBC, le Guardian ou encore le Times, le quotidien se doit de protéger une identité très forte pour survivre. Son site internet, independent.co.uk répond aux mêmes problématiques : avec 55 millions de pages vues par mois et un peu plus de 10 millions de visiteurs uniques annoncés, il assume sa différence.

Près de quinze ans de journalisme web au compteur, dont onze à l’Independent, Martin King, le rédacteur en chef du site connaît son affaire et ne se voile pas la face sur les moyens limités dont il dispose : une douzaine de journalistes (en équivalent temps plein) pour assurer une veille 7 jours sur 7, vingt heures par jour. S’ajoutent à cette petite équipe quatre personnes dédiées aux aspects techniques et une dizaine de commerciaux, qui eux, travaillent de manière séparée de la rédaction, afin d’assurer l’indépendance du titre.


Comment faire la différence donc, avec les mastodontes de l’information en ligne britannique ? La réponse de Martin King résume à elle seule toute la philosophie de son site internet : en n’essayant pas de copier ce que d’autres font très bien.

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Suite101 : des articles rémunérés selon leur performance publicitaire

Suite101 sélectionne des auteurs (souvent d’ex-journalistes) et leur propose de publier leurs articles sur sa plateforme. La rémunération ? Incertaine et souvent symbolique car basée sur les revenus publicitaires générés par les articles. L’entreprise, elle, va bien. Merci.

(photo: OndraSoukup via Flickr)

Suite101 est un objet médiatique particulier : pas de rédaction constituée mais des «auteurs» disséminés à travers le monde; quelques éditeurs pigistes qui travaillent également à distance; et une poignée de salariés dont quelques journalistes dans les bureaux de l’entreprise. C’est une société de l’ère post-Google et l’un des 100 sites les plus fréquentés par les internautes américains.

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Au Guardian, une rédaction intégrée qui défend ses valeurs

Pragmatisme et dialogue. Tels pourraient être les deux mots qualifiant la réorganisation des rédactions du Guardian il y a dix-huit mois. A l’heure de prendre possession de ses nouveaux bureaux, le Guardian Media Group (GMG) a adopté la solution d’une rédaction intégrée, effaçant d’un coup de déménagement les barrières, tant idéologique que géographique, entre le monde du print et celui du 2.0.

(photo: joanamary via Flickr)

Un mastodonte. Voilà l’image que renvoie le Guardian Media Group (GMG), perché dans ses bureaux flambants neufs du nord de Londres. Le groupe a pris possession des lieux au début de l’année 2009, un déménagement qui a coïncidé avec un revirement organisationnel. Le journal a profité du changement de locaux pour fusionner son service web —autrefois exilé à un étage différent—  avec le reste de la rédaction. Le bâtiment flambant neuf a été conçu expressément pour le Guardian. « L’intégration géographique a été un élément clé de l’intégration des rédactions du groupe », m’assure Meg Pickard, la responsable du développement des médias sociaux de GMG.

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ProPublica: de riches mécènes et une charpente déontologique

Paul Steiger, le PDG de ProPublica (Photo: IFJ10 via Flickr)

Le site internet annonce sobrement la couleur: « ProPublica, journalisme d’intérêt public« . Même s’il ne dispose pas encore d’article Wikipédia en français, on ne présente plus ProPublica. Le site d’investigation a été lancé par Paul Steiger , ancien directeur du Wall Street Journal, grâce aux fonds d’un couple de milliardaires de la finance à la retraite, les Sandler. Leur fortune vient de la Golden West Financial, un établissement de crédit considéré comme un plus honnête que la moyenne puisqu’il n’a pas participé directement à la folie des subprimes.

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